mardi 26 février 2008

N'do azo soukpo !

aïe aïe aïe.... vraiment j'ai honte de ne pas avoir actualisé le blog depuis...
mais vraiment... N'do azo soukpo ! = "j'ai trop de travail !"

une petite fleur de frangipanier si délicate... pour patienter... et quelques photos ajoutées dans "Petites images"













à bientôt !

jeudi 7 février 2008

FrAnCoPhOnIe

Le mois de mars est le mois de la francophonie, laissant la part belle à la langue française. Dans ce cadre, le Centre culturel français propose de fêter les poètes francophones durant toute une semaine. Au programme, des ateliers, un festival du film francophone, un concours de slam, des stages et des concours.























Nous pourrions définir la francophonie comme "l'ensemble des personnes utilisant la langue française, que ce soit leur langue maternelle, nationale ou d'enseignement, ou encore le fruit d'un choix imposé par l'histoire comme d'une adhésion personnelle."

Outre cette définition, le lexicographe Alain Rey explique dans un supplément du Monde, datant du 17 mars 2006, les ambiguïtés que contient la notion de francophonie (quelques extraits choisis) :

Le mot "francophonie" a été formé dans un cadre parfaitement colonialiste (temps de Jules Ferry) puisqu'il s'applique à l'usage triomphant de la langue française en Afrique. Ce n'est que bien plus tard, que le mot fut revendiqué par des écrivains employant le français par choix et par nécessité à la fois (Senghor, Césaire). Mais, jusqu'à l'invention de la "négritude", l'idée francophone n'est pas reprise par la France, qui admet mal d'être bousculée par les revendications de ceux qui ont subi la langue nationale et qui opère sur elle un travail de l'intérieur pour affirmer une expression propre en Afrique comme dans l'espace caraïbe.
Face à cette ambiguïté, la francophonie est une sorte de patate chaude que pays, pouvoirs et créateurs se repassent avec des intentions contrastées.
Lié aux conditions d'exercice socio-linguistique ou fruit d'un choix esthétique, le miracle des francophonies tient à l'enrichissement déterminant de la langue : emprunts, façon d'écrire, procédés rhétoriques et narratifs renouvelés.
Les contacts entre les deux langues maternelles marquent la sensibilité littéraire, mais n'idéalisons pas : chaque créole, par exemple, a souffert de la comparaison avec la langue officielle, qui le renvoie au bas de la hiérarchie linguistique.
La bonne santé de la francophonie dépend d'une idéologie plurielle respectueuse de chacun et rétive à toute hiérarchisation ; plus encore sans doute d'un projet pédagogique aussi pensé qu'ambitieux. La misère de l'école africaine est telle qu'à terme la francophonie peut disparaître - la solution serait de s'employer à créer un bilinguisme, avec de grandes langues vernaculaires. Enfin le succès dépend des médias et de la diffusion de la langue sans tomber dans le piège de la récupération politique (retrouver la posture du maître d'école ou du grand frère, dont les anciens colonisés ne veulent naturellement pas le retour).

L'escale des diasporas

Mes doigts et mon encéphale ne répondent plus vraiment depuis quelques jours. Le travail m'accapare et m'oppresse tant il ne me laisse plus un seul instant, devenu si précieux, quant à l'élaboration de mes projets personnels, si nombreux. Je rêve et je m'envole en pensant échapper à un travail de secrétariat, qu'il m'arrive de faire, pour quelques artistes. Je ne sais pas si je perds mon temps à leur élaborer un merveilleux dossier de presse, à scanner leur passeport ou encore... non décidément je n'arrive plus à écrire, je n'arrive plus à rien... Suis-je un peu dur avec moi...

La richesse est-elle dans ce que je suis venue chercher professionnellement ?... je pense qu'il est encore trop tôt pour le savoir.

L'escale des diasporas est une camionnette jaune stationnée place des Martyrs.













C'est un peu notre maquis afro-macdo. Du Mac Do ne subsiste qu'un jaune lumineux. Américano, seulement pour nos papilles. Afro, tout est là : des salons de jardin en plastique recouvert d'une nappe jaune plastifiée à l'effigie de la plus afro des bières africaines, la Flag ; des parasols ; une carte poisseuse imprimée sur un A4 blanc sous plastique ; et bien entendu, un petit poste télévisé placé au centre de tous les regards, l'ORTB en boucle. Un vrai bonheur !
Ce soir, la place est en fête. On célèbre l'anniversaire de la mort de Bob (Marley, bien évidemment). Outre le rap et la musique hip-hop, le reggae est écouté en masse par la jeunesse béninoise. L'ambiance est détendu. Rastafaraï !

Assis autour de la nappe plastifiée et la carte poisseuse, j'observe Hector nous dessiner dans mon carnet. Hector et Christel sont là. Dans mon carnet.



Je mesurais alors le chemin parcouru. Mon chemin. Avec Hector, Christel et Thierry j'avais trouvé mon équilibre. J'avais réussi à recréer mon univers, ma bulle. Ils sont là. Comme moi. Sans intérêt aucun. Partir s'est se recréer ailleurs, partir c'est tout recommencer à zéro. Il m'a fallu du temps, beaucoup de temps pour recréer cette osmose. Mais nous voilà rassemblés, toujours à la découverte de l'un-l'autre ; toujours avec ce poids du temps, suspendu au dessus de nos épaules, pour nous rappeler qu'il existera un temps où il faudra se quitter. Suspendus à ce fil là, les relations prennent un sens plus fort. Ce chemin éphémère nous amène à vivre des moments inoubliables, uniques, incroyables.

La vie ici est faite de rencontres mais aussi de départs. Alors, on s'attache, on vit, on partage des instants . On s'échange des contacts… Seulement, chacun de nous sait intimement que ces rencontres resterons probablement sans lendemain… et c'est cela qui fait la magie, la force de ces rencontres.

Inch'allah.

mardi 5 février 2008

Tristes tropiques


















je suis malade et je m'ennuie
le silence m'englobe toute entière, la poussière aussi, la poussière m'envahit, par tous les pores, elle entre, insidieuse par le dessous de la porte, je m'ennuie et ne vois plus qu'elle, sur la couverture de mes carnets, sur le bois terne de la table, incrustée dans le textile des rideaux, sur ma peau qui craquelle telle la surface terreuse des plus grands déserts, la poussière vole et réapparaît là où je l'avais oublié, j'écris son nom : harmattan, on ne peut l'oublier car les particules élémentaires qui composent cette saison hivernale sont transparentes, figées dans les airs, suspendues et virevoltantes à la fois, le ciel si bleu et vif se pare d'un filtre orangé, onctueux, la lumière est douce et sereine, l'air est frais, et me rassasie, me fait oublier la chaude nuit de samedi où mon corps tout entier s'est mis à trembler telle une feuille de manguier surpris par l'orage, de mon corps grelottant, des gouttes se sont mises à perler, de mes claquements de dents, le sommeil a fuit, parti vers d'autres contrées pour revenir sous ces tristes tropiques où la chaleur intérieure de mon corps devait ressembler à celle de 12h20 sous la paillote du maquis Chez Tranquille, la peau de mon cou courbaturé, tendue comme celle d'un tam-tam, faisait résonner en moi des notes que même un Advil 400 ne pouvait adoucir, les touches du clavier ne répondent plus, même l'ordinateur semble souffrir de ces microscopiques grains qui rendent la lumière si belle, il s'en fout, il aimerait que je cesse d'écrire ce stupide texte, peut glorieux quant à l'état de ma santé qui ce mardi à 15h42 m'a tout l'air de s'être stabilisé, la nausée s'en est allée, je pars de ce pas me noyer dans plusieurs litres de Possotomé car je suis malade et je m'ennuie